Plastique atypique

Exposition - avril 2017 - Bibliothèque Hélène-Pedneault de Jonquière

Dès les premières prises en main, ils m’ont fasciné, si élégamment équilibrés, rassurants, avec leur poids réparti de manière absolument parfaite. Enfant, pressés entre le pouce et l’index je les faisais tourner pour en comprimer les deux faces opposées afin de graver momentanément leur empreinte sur mes bouts de doigts. C’était étrange de reconnaitre et d’accepter qu’ils allaient retomber de manière aléatoire même si certaines faces possédaient plus de trous que d’autres.

La musique en plastique

Le claquement rythmé entre mes paumes accueillantes, la diversifiée symphonie des pièces plastifiées, la multitude de contacts parfois du coin, parfois du centre entre eux offrent un mélodieux chant dont l’écho se maintien temporairement sous mon contrôle dans le carcan serré défini par la seule taille de mes mains. Je suis une caisse de résonance vivante, la chef d’orchestre d’une percussion délicate. Ce moment magique durant lequel je relâche le groupe d’objets, leur atterrissage roulant et vivant, synonyme d’un résultat palpitant, ce petit fracas sur un plateau cartonné est un sublime petit bruit dont je ne me lasserai jamais. Surtout que j’ai découvert que plus la qualité des dés est bonne, plus le son qu’ils produisent est extatique. Si leurs coins sont arrondis, la largeur de la gamme est amplifiée et les combinaisons sonores sont exponentielles.

Œuvres d’art flamboyantes et assumées

Leur robe annonce leur intérieur, pas d’hypocrisie avec eux, pas de plaqué qui s’effritera éventuellement, ce qu’il y a dehors, c’est ce qu’il y a dedans. Certains nous donnent même la permission de regarder au travers, tel un filtre oculaire vers un nouvel univers saturé d’étranges coloris. Les teintes se chevauchent et s’enchainent. Des dégradés, des pétillants tous brillants, des éclats, des puretés sans faille, des vagues envoutantes, ils sont tous uniques et incroyables. Collection multicolore, j’y plonge mes mains avec cette impression de me laver dans une galaxie magique.

Valérie Jessica Laporte

Valérie Jessica est membre du Club photo JAK. Autiste, elle a les dés comme intérêt spécifique et sa collection en compte plus de 500. Les intérêts spécifiques sont une des caractéristiques de l’autisme. Il est possible d’en avoir plus d’un et ces intérêts spéciaux peuvent évoluer et changer au fil du temps. Collectionner, ordonner et classer les objets,  est donc souvent rassurant et agréable. Elle a choisi d’utiliser ce trait pour créer des œuvres photographiques.

L'exposition présentait neuf images de 22'' x 30''

Chaque image occupait une des grandes fenêtres de la bibliothèque.

Quelques souvenirs

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